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XR Fair Tokyo 2024, une expérience immersive japonaise

 

La XR Fair Tokyo était un évènement plus petit et (un peu) moins délirant que prévu ! Je suis probablement biaisée par les entreprises de R&D et les académiques qui présentent habituellement des projets hors des sentiers battus (parfois délirants) en venant à des événements européens comme Laval Virtual.

Plus de 70 stands, dont certains étaient des pavillons de pays rassemblant plusieurs entreprises, présentaient des solutions de réalité augmentée, virtuelle et mixte. Étonnamment, contrairement aux derniers salons que j’ai visités, l’IA était à peine annoncée et même si elle était utilisée dans des solutions, la RA / RV étaient à l’avant de chaque stand.

Diverses nationalités étaient présentes, principalement de pays asiatiques ; Taïwan et la Corée du sud avaient même leurs propres pavillons, ainsi que… la Pologne !

Le profil des visiteurs était plutôt d’âge moyen, avec quelques groupes d’étudiants. Selon tous les exposants à qui j’ai parlé, le public était hautement qualifié et les discussions orientées business, ce qui en faisait un salon intéressant, même s’il n’était pas grand.

Démonstration de broadcasting d'avatars par une jeune japonaise en cosplayVous ne pouviez cependant pas oublier que vous étiez à un événement japonais : sur la XR Fair les « images » utilisées pour la création d’avatars, les démonstrations ou la promotion utilisaient souvent des représentations de style manga, des personnages kawaii ou des animés de jeunes filles. Par exemple, grâce à une application vocale, un homme d’âge moyen faisait la promotion de son stand en interpellant les visiteurs avec la voix d’une adolescente de style manga (un peu bizarre quand même). Et à peu près tout était écrit, expliqué ou démontré en langue japonaise…

 

En regardant de plus près les contenus et les solutions démontrés, on obtenait la confirmation que la XR est entrée dans une sorte de maturité au niveau mondial. Les cas d’usage et les secteurs visés étaient semblables à ceux de l’Europe et des États-Unis :

  • Solutions de formation pour différents secteurs (médical, industriel)
  • Assistance à distance, conception technique pour le secteur industriel
  • Essayage virtuel, promotion et publicité pour le marketing et le retail
  • Visites augmentées pour la culture

Les solutions présentées étaient proches de ce que nous créons en Europe, comme celles d’AR Works développant un large éventail d’applications RA pour le commerce de détail ou les lieux culturels, ou les taiwanais de Digi Space, avec de multiples expériences dans le marketing en RA, se concentrant sur l’activation et les données.

Cependant, la plupart des entreprises n’étaient pas des startups mais des entreprises établies depuis des années, comme Berise qui a commencé en 2012 et compte plus de 50 employés travaillant sur des projets XR, et notamment de nombreuses formations en RV.

Il y avait un certain nombre de solutions « métavers », et encore une fois sur des cas très similaires que nous rencontrons dans la partie occidentale du monde : Up-frontier, par exemple, affichait sur Apple Vision Pro et Magic Leap une représentation en RA de toute une ville, avec la visualisation en temps réel des impacts d’une inondation ou d’autres événements.

Dans l’ensemble, les offres sont très orientées clients, avec un accent sur les données, le ROI, la valeur du cas d’usage, démontrant à nouveau uJeu de HADO sur le stand de la société Meleap au Tokyo Live Event Expone certaine maturité du marché. Les visiteurs semblaient en général très bien informés et venaient avec des ébauches de projets, conduisant à plus de discussions orientées business que sur l’acculturation de base.

Le long des allées, j’ai retrouvé bHaptics, avec leur (large) gamme d’appareils haptiques (gilet, gants, brassards, bandeaux de chevilles…), et j’ai eu une discussion assez approfondie avec la célèbre société suédoise de suivi oculaire Tobii, venue au Japon pour promouvoir leur solution de fabrication de « cold lens-casting » pour produire des lentilles pour les appareils RA / RV et les lunettes. Et j’ai interviewé la société Meleap, que je couvrirai dans un article séparé, car j’adore le concept du HADO.

En termes de matériel, une différence était que les lunettes/casques intelligents ne sont pas considérés comme la seule plate-forme pour la XR et la 3D.

Bien sûr, plusieurs casques RV ont été présentés, et Meta Quest était largement présent sur les stands, ainsi que quelques lunettes Apple Vision Pro et Magic Leap. Lenovo, Xreal avec son modèle Ultra (livré (enfin) à partir d’août en Europe), Skyworth, Goovis et Toall (rencontré à Vivatech, se référer au blog précédent) avaient leur propre stand.

Lenovo faisait étonnamment la démonstration en RA de la solution suisse Sphère et en RV de la solution française Uptale ! (Fière de nos collègues XR européens qui s’exportent).

Skyworth, un groupe chinois d’une valeur de plus de 7 milliards de dollars, a présenté ses lunettes de RV et de RA, offrant une production flexible et des services OEM. Cela m’a rappelé que le nombre de lunettes connectées, en particulier en provenance de Chine (qu’elles soient classées comme des lunettes de RA, lunettes AI, écrans secondaires…) est en train d’exploser et nous pouvons assister à l’émergence de nouveaux modèles à chaque événement. EN espérant que ce soit pour le meilleur, une saine concurrence poussant les plus grands fabricants à innover également.

GoovisLe dernier modèle de lunettes de réalité virtuelle de la société Goovis, qui existe depuis un certain temps déjà avec des casques de RV légers utilisés pour le divertissement, lançait sa campagne Indiegogo pour son nouveau modèle « AR passthrough », ART ; Avec ses 110gr plutôt confortables, sa bonne qualité d’image, et son ajustement IPD, c’est un concept différent et intéressant en tant qu’écran secondaire.

Mais d’autres plates-formes matérielles ont été exposées, telles que des gammes entières d’écrans 3D et d’écrans holographiques comme Asukanet, faisant la promotion de leurs « jeux aériens » et de leur « signalisation murale » ; ou des projecteurs aux capacités interactives, comme East West qui propose différents usages de la RA pour le commerce de détail par exemple.

Simulateur de vent avec une solution de réalité virtuelle

Divers simulateurs étaient également disponibles sur les stands comme SIM G fournissant des simulateurs de formation d’équipement lourd haut de gamme, tandis qu’une autre entreprise proposait d’avoir un looping à 360 degrés avec un casque de RV !

Et vous ne pouviez pas manquer non plus le simulateur qui vous fait marcher contre le vent et la pluie tout en portant votre casque de RV (et en tenant un vrai parapluie !)

Pour finir, un aspect que j’ai trouvé vraiment intéressant, c’est que la « Tokyo XR Fair » n’était qu’une partie d’une plus grande exposition, « Content Tokyo » ; il y avait sur le même étage plusieurs autres expositions, complémentaires et toutes liées : « Advanced digital expo », « Video & CG production expo », et « Ad & Creative & Marketing Expo », qui ont toutes présenté des services et des solutions potentiellement complémentaires aux technologies XR.

Exemples d'artistes dans le secteur "Creators Expo" avec une forte influence du graphisme japonais

À l’étage supérieur, vous pouviez également accéder au « Creators Expo », avec des centaines d’artistes et d’illustrateurs 2D très talentueux ; ils présentaient leurs créations uniques sur de minuscules stands, côte à côte, montrant une palette étonnante de designs colorés et créatifs ; et une source de contenus inépuisables pour les fournisseurs de solutions logicielles.

Enfin (pour boucler la boucle ?) que peut-on retenir du salon Tokyo XR Fair?

Un autre événement organisé au même étage, « Licensing Japan », présentait des licences possédées par des entreprises japonaises de taille moyenne ou plus larges telles que Bandai, Namco ou Sony.

Je trouve intelligent d’avoir un panel d’offres différentes se complétant les unes les autres, tout en étant séparé par thème au cas où le visiteur ne serait intéressé que par un seul sujet. Et toutes les expositions pouvaient être accessibles avec des badges identiques ou différents, gratuitement, ce qui engageait le visiteur à voir d’autres expositions. Peut-être quelque chose à considérer pour les événements XR en Europe, souvent exploités de façon autonomes, et qui pourraient bénéficier de synergies ?